Les membres de la CNA et ceux de la CRA du Nord, sur le site reboisé « Bangré Raaga »


Du 08 au 11 juillet 2019 s’est tenue dans la salle de conférence du Centre Louis Durrier à Ouahigouya, la formation des membres de la Chambre Nationale d’Agriculture (CNA) et ceux de la Chambre Régionale d’Agriculture du Nord (CRA Nord) sur les innovations agro écologiques. Réalisée avec le soutien du projet Neer-Tamba, cette formation se situe dans le contexte des changements climatiques et de la lutte contre l’insécurité alimentaire. En effet, l’agro-écologie apparaît de plus en plus comme une réponse pertinente à la problématique d’adaptation des zones sahéliennes, que ce soit en matière de préservation du sol contre l’érosion, de gestion de la fertilité des sols et de la gestion de l’eau. Dans un contexte actuel de persistance des aléas climatiques (baisse des précipitations, accroissement des températures, multiplication des événements climatiques extrêmes, etc.), l’agro-écologie est susceptible de contribuer à l’atténuation du changement climatique grâce à une capacité de stockage du carbone dans les sols, gage d’une amélioration de la productivité agricole pour la sécurité alimentaire des communautés vulnérables.

La formation tenue à Ouahigouya durant 4 jours, a permis de renforcer les connaissances des membres de la CNA et ceux de la Chambres Régionale d’Agriculture du Nord (élus et techniciens) ainsi que des agents des structures partenaires.

Elle s’est déroulée autour des points ci-après :

la cérémonie d’ouverture ;
les objectifs et les résultats attendus ;
la présentation des thématiques sur l’agro-écologie ;
les réflexions en travaux de groupe et en plénière ;
une sortie de terrain pour la pratique.

Les thématiques sur l’agro-écologie abordées au cours de la phase théorique de la formation a porté sur les aspects ci-après :

les définitions et l’historique de l’agro-écologie ;
les différentes conceptions des agro-écologies selon les OP du Burkina Faso ;
quelques définitions en lien avec l’agro-écologie ;
les fondamentaux de l’Agro-écologie ;
les pratiques agro-écologiques dans les pays du Sahel ;
l’analyse de la problématique des pratiques agro-écologiques au Nord ;
les facteurs de dégradation des terres agricoles et leurs conséquences ;
La situation des pratiques agro écologique au Nord du Burkina Faso ;
Les pratiques agro-écologiques promues par NERRTAMBA et leur mise en œuvre par les producteurs ;
La réflexion sur la stratégie de promotion des pratiques agro-écologiques par la CNA/CRA.
Pour la phase pratique de la formation, une sortie de terrain a été effectuée à Gourga sur le site de la forêt « BANGRE RAAGA » qui signifie « le Marché du savoir ». C’est l’un des exemples de site bâti à travers des pratiques agro-écologiques. C’est une forêt créée par Monsieur Yacouba SAWADOGO pour stopper l’avancée du désert au Nord du Burkina Faso. Au programme, une visite guidée du site et un entretien avec Monsieur Yacouba SAWADOGO.

La visite guidée : elle a été faite sous l’accompagnement Monsieur Louckman SAWADOGO et de Monsieur Issoufou SAWADOGO (fils de Yacouba SAWADOGO).

Cette visite a commencé d’abord dans la pépinière de Bangre Raaga près de la forêt où se fait la production des plants de certaines espèces en voie de disparition. Ces espèces sont entre autre Combretum micrantum, Vitex doniana, Acacia nilotica, Acacia poliancanta, etc.

La visite s’est poursuivie dans la forêt qui couvre une superficie de 27 ha et constituée de 96 espèces végétales selon le guide.
Elle avait pour objectif de permettre élus consulaires des Chambres d’agriculture et les techniciens de visiter la forêt et de voir l’ensemble des pratiques agro écologique appliquer pour restaurer le sol. En effet, la visite a permis de voir certaines pratiques à savoir les cordons pierreux, le zaï forestier, les diguettes, le bouli, le compostage, la régénération naturelle, les micros bassins de rétention de l’eau, une pépinière forestière, des termitières, des ruches kenyanes pour l’apiculture, des points d’eau aménagés pour les oiseaux et les animaux, un centre de pharmacopée traditionnelle encore de construction, plusieurs espèces forestières, un forage, un château d’eau et des bornes fontaines qui alimentent des bassins d’eaux dans la forêt, etc. Bref, il s’agit de plusieurs pratiques agro écologiques conduit plus de 47 ans qui ont permis de restaurer la biodiversité sur le site qui était totalement dégradé et aride.

Selon le guide, on note la présence de certains animaux dans la forêt tels que le lièvre, le hérisson, les tourterelles, le
L’entretien avec Monsieur Yacouba SAWADOGO : il a permis aux participants de poser leurs préoccupations et d’obtenir des réponses nécessaires en lien avec les constats faits dans la forêt sur les pratiques agro-écologiques. Au cours des échanges Monsieur Yacouba SAWADOGO qui est une personne ressource en ce qui concerne l’agro-écologie, a partagé l’historique de création de la forêt et ses expériences sur l’agro-écologie avec les participants. Cet homme, reconnu comme celui-là qui a arrêté l’avancée du désert par la création de cette forêt, a été lauréat du Prix Nobel Alternatif 2018 qui récompense ses multiples et nobles efforts dans la gestion durable des terres et la sauvegarde de la biodiversité.

Au terme de l’entretien, les participants ont relevé avec beaucoup de regret, l’existence de difficultés que rencontrent Monsieur SAWADOGO dans la préservation et la protection de cette forêt qui est sérieusement menacée de dégradation et de disparition. Les contraintes évoquées sont entre autres :

la pression démographique et l’urbanisation de la ville de Ouahigouya qui font qu’une partie de la forêt se trouve en état de dégradation à travers le lotissement/bornage, le dessouchage des arbres pour la construction des logements ;
les problèmes d’alimentation pour les animaux qui y existent ;
l’absence d’accompagnement réel des autorités (Etat et les collectivités du Nord) pour la sauvegarde de la forêt menacée par l’urbanisation.

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